A 2-3 ans, votre enfant n’est pas familier de la notion de “prêt”. Selon Aglaé Gautier, directrice de crèche, mieux vaut privilégier la notion de partage à celle du prêt, et puis, pas de panique, il est normal qu’un enfant de cet âge-là pense à lui !
« Le prêt est une notion d’adulte. Parlez plutôt de partage »
Aglaé Gautier, directrice d’une crèche « Rigolo comme la vie » à Roubaix : « A cet âge-là, au niveau de la maturation du cerveau, l’enfant n’est pas encore en capacité de pouvoir prêter. Alors, même si spontanément certains enfants vont plus facilement prêter leurs jeux - question de caractère - ce n’est pas au sens où nous adultes, l’entendons. La notion du temps est effectivement encore aléatoire et c’est pourquoi à la crèche on commence à initier le “jouer ensemble” en privilégiant la notion de partage à celle du prêt. C’est un âge où les jeux communs deviennent possibles alors que les plus petits jouent à côté les uns des autres, sans que le jeu ne soit construit ».
« Il est normal qu’un enfant de cet âge-là pense à lui »
Aglaé Gautier : « A 2-3 ans, un enfant est en pleine construction de sa personnalité, du « je », du « moi j’existe en tant que personne ». Il n’a pas encore la capacité de pouvoir comprendre que s’il joue avec quelque chose, un autre a peut-être la même envie au même moment. Il est normal qu’un enfant de cet âge-là pense à lui, sans projeter les envies et les pensées d’un autre ».
« L’enfant est intéressé par le jouet “animé” : celui dans les mains de son camarade »
Aglaé Gautier : « Situation classique de deux enfants qui jouent : l’un se jette sur le jouet de l’autre. Souvent, le réflexe des adultes va être de donner un autre jeu et de ne pas comprendre pourquoi l’enfant s’obstine à vouloir celui de son petit copain. En réalité, ce qui intéresse l’enfant c’est le « jouet animé » : une poupée ou une voiture qui bouge dans les mains d’un petit camarade est beaucoup plus intéressante puisqu’elle vit. L’adulte va souvent penser à tort que l’enfant le fait exprès mais pas du tout : il a une envie à l’instant T et n’est pas encore en capacité de théoriser. L’adulte doit alors mettre des mots sur les choses, lui expliquer ».
« Prenez en compte les émotions de l’enfant »
Aglaé Gautier : « Quand pluisieurs enfants jouent au même endroit, il doit y avoir suffisamment de jeux et jouets pour le nombre d’enfants présents pour ne pas créer de frustration. L’adulte doit éviter de se fâcher et de rajouter de la tension. Il est important de comprendre que ce n’est pas une mauvaise intention de la part de l’enfant mais qu’il a vraiment envie de jouer. Il faut prendre en compte ses émotions et éventuellement lui proposer un dérivatif. Toutefois, il ne faut pas le laisser tout faire, on peut lui signifier les limites ».
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