Apprendre à apprendre : La méthode La Garanderie

Apprendre à apprendre ...Pas bête ! Et si c’était la première chose à faire avant d’essayer de former les enfants à la lecture ou aux maths ? C’est ce que pensait Antoine de La Garanderie, initiateur de la méthode La Garanderie. Pour en savoir plus, nous avons rencontré une spécialiste.

Bénédicte Denizot est auteure de La méthode La Garanderie à la maison : 80 jeux pédagogiques pour apprendre (Ed. Eyrolles, 2016). Dans son livre, elle définit cette méthode comme une « psychologie de la conscience cognitive ». « Plus simplement, c’est le fait d’apprendre aux enfants comment apprendre », explique-t-elle. « Le but est de conduire l’enfant à la connaissance de soi, d’élargir ses compétences et de le mener à l’autonomie. »

Comment est-ce qu’on apprend ?
La phrase « il faut apprendre ta leçon » n’est peut-être pas aussi simple qu’on ne le pense pour un enfant. « Des enfants en difficulté scolaire ne savent pas apprendre une leçon parce qu’on ne leur a jamais expliqué comment faire. » Comment apprend-on une leçon ? C’est le sujet de la méthode La Garanderie. Elle concerne surtout les enfants en école primaire. « Au lieu de dire à l’enfant “concentre-toi”, on va lui montrer qu’il sait mémoriser différentes choses. Alors pourquoi pas ses leçons ? »
Votre enfant connaît des chansons par cœur et sait mémoriser la liste des courses ? Faites le lui remarquer ! Il s’agit de lui faire comprendre les gestes mentaux qui lui ont permis de les retenir. Il a entendu la chanson dix fois et la mélodie lui est rentrée dans la tête ? Proposez-lui de chanter ses tables de multiplication. L’idée est de lui ôter ses blocages et lui faire comprendre qu’il peut apprendre tout ce qu’il veut.

Une méthode inventée par… un ancien mauvais élève
« Ce qui est drôle, c’est qu’Antoine de La Garanterie, le créateur de la méthode, était un cancre ! » Nous sommes dans les années 30 et les parents du petit Antoine se rendent compte qu’il a des problèmes d’ouïe. Ils font en sorte que ses cours soient à l’écrit. Les notes d’Antoine de La Garanterie remontent en flèche. Il devient un élève brillant et termine avec un doctorat de philosophie. Mais ses années de mauvais élève lui donnent envie de travailler pour les enfants en difficulté scolaire. Il se spécialise dans la pédagogie et se rend compte que certains gestes mentaux, nécessaires à l’apprentissage, ne sont pas automatiques.

Comment ça marche ?
Pour mémoriser une leçon et rester concentré, deux conditions sont nécessaires selon cette méthode :
- il faut avoir « le projet » d’apprendre, soit se mettre en tête qu’on apprend pour une longue période et pas pour une demi-heure. L’enfant doit par exemple avoir en tête qu’il apprend une poésie pour la réciter le lendemain en classe, et non pour la dire à sa mère et l’oublier la minute d’après.
- il faut « coder » les informations, faire en sorte que la leçon de l’enfant lui évoque une image, des sons ou des mots. Ce sont les différentes mémoires. Il faut identifier la mémoire de son enfant. Elle peut être visuelle, auditive et plus rarement kinesthésique (avec le toucher).
Si certains de ses conseils semblent basiques, ils ne le sont peut-être pas pour votre enfant. Il ne reste plus qu’à essayer !

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