La mort d’un proche est un sujet délicat à aborder avec un enfant. Pour aider les familles à vivre au mieux le deuil, Christine d’Erceville, auteure pour enfant, a écrit une BD sur le sujet. « Marie la mort dans l’âme », raconte l’histoire d’une jeune fille dont la sœur est décédée, et de la façon dont elle traverse la période de deuil.
Comment expliquer la mort à un enfant ?
« Le plus important à mes yeux, c’est d’être honnête. Il faut pouvoir dire la vérité à l’enfant, avec des mots simples. Il ne faut pas faire croire à un enfant que la personne décédée est partie en voyage par exemple. »
Les enfants comprennent-ils réellement ce que signifie la mort ?
« Tout dépend de l’âge. A partir de huit ans, un enfant comprend tout à fait ce qu’est la mort. Les enfants en bas âge ont besoin d’explications simples : il faut leur dire que quand une personne meurt, on ne la reverra jamais. Selon ses croyances, on explique aussi que la personne est maintenant au côté de Dieu, ou s’est réincarné, ou bien qu’elle est simplement décédée. »
Comment les aider à surmonter l’épreuve ?
« Il faut insister sur le fait que, bien qu’on ne reverra pas cette personne, on peut la faire vivre à travers nous. Cette personne vivra toujours un peu dans notre cœur, dans nos pensées : quand on entend une chanson qui nous fait penser à elle, quand on va à un endroit où l'on avait l'habitude d'aller avec elle… Dans la BD, le lien se fait entre le prénom « Luce », le nom de la petite fille décédée qui signifie « lumière », et les étoiles qui rappellent donc cette lumière. »
Le deuil est-il différent chez l’enfant et chez l’adulte ?
« Je ne pense pas que ce soit une question d’âge, mais plutôt de personne. Chacun réagit à sa façon à l’annonce d’un décès : certains pleurent, d’autres non, certains ont même l’air nonchalant. Aucune de ces réactions ne sont anormales, et surtout elles ne dépendent pas de l’âge de la personne. On peut cependant remarquer que les enfants sont plus enclins au déni. »
Quelle attitude adopter devant son enfant ?
« Il faut savoir l’entourer d’affection sans l’étouffer. On peut faire cela en lui proposant des activités pour lui changer les idées, sans sous-entendre qu’on le fait parce qu’une personne est décédée. Pour ce qui est du comportement devant l’enfant, on peut bien sûr laisser aller ses sentiments. Si l’on a envie de pleurer, on peut pleurer devant son enfant, et lui expliquer ce qui nous rend triste. Il est préférable de ne pas trop s’écrouler pour ne pas lui faire porter ce poids. »
En quoi les livres sont une bonne façon d’expliquer la mort ?
« A mes yeux, les livres permettent de mettre des mots sur des émotions que l’on n'arrive pas forcément à exprimer. »
Des mots simples et une explication claire : pour l'experte, voilà les clés pour traverser au mieux une période de deuil. Et n'oubliez pas : si votre enfant ne montre pas de signes de tristesse, pas d’inquiétude : chacun vit le deuil à sa façon.
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