Les contes existent depuis le début de l’humanité : ils resserrent les liens intergénérationnels et aident les enfants à apprendre à s’exprimer. Psychiatre de formation, Martine Macé est présidente de la « Compagnie des enfants conteurs du Bénin » depuis 2010. Lors d'un voyage au Bénin, elle a été frappée par la beauté et les bienfaits des contes et a donc créé La Caravane des enfants conteurs du Bénin.
Au sein de ce projet, les enfants apprennent pendant trois heures par semaine à raconter des contes traditionnels du Bénin, pour ensuite les partager avec un public, lors de spectacles et de tournées.
Comment est né ce projet ?
« Pendant un voyage au Bénin, j’ai rencontré beaucoup d’anciens de village qui contaient aux plus jeunes. En discutant avec eux, je me suis rendu compte qu’ils étaient inquiets de la disparition de cet héritage. Persuadée de ses bienfaits, j’ai décidé de monter une compagnie pour familiariser les enfants à cet art. »
Qu’est-ce qui vous a poussée à créer la Caravane des enfants conteurs ?
« Tout d’abord, c’est le côté culturel : le conte remonte aux débuts de l’humanité, mais aujourd’hui cette tradition se perd. Ensuite, c’est l’aspect pédagogique qui m’intéressait : certains de nos participants étaient illettrés, nous les avons aidés à travers les contes à apprendre à lire et à écrire. Dernièrement, j’y trouve un aspect thérapeutique : nous avons des enfants malades avec nous, et même si ce n’est pas scientifiquement prouvé, je trouve que nos ateliers les aident à gagner en confiance et en sérénité, ce qui est essentiel dans le combat contre une maladie. »
Quels enfants participent à cette aventure ?
« Ce sont des enfants qui ont de cinq à dix-sept ans. Ils viennent pour la plupart de milieux défavorisés. Certains se sont réellement découverts. Ils ont appris à prendre la parole en public, à donner leur avis plus facilement. Une des filles a un jour dit qu’avant, elle avait peur de parler à son père ou à son professeur par exemple, mais qu’aujourd’hui, même son frère se taisait pour l’écouter. C’est une très belle chose, particulièrement dans un pays où la voix des femmes n’est pas forcément écoutée. De plus, les contes renforcent les liens intergénérationnels : quand les plus vieux content aux plus jeunes, ce sont leurs traditions et leurs racines qu’ils leurs transmettent. »
Martine Macé conseille vivement aux parents qui en ont la possibilité d’inscrire leur enfant à des cours de contes, en particulier les enfants angoissés à l’idée de prendre la parole en public.
Pour toute information sur la Caravane des enfants conteurs du Bénin, consultez la page Facebook.
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