Edwige Antier, Pédiatre, auteur de "Elever mon enfant aujourd'hui"
Chez l’être humain, le nombre de neurones est entièrement déterminé dès 20 semaines de grossesse. Mais les connexions entre les neurones, que l’on appelle les synapses, se développent tout au long de la croissance, particulièrement pendant les premières années de la vie. Or les stimulations apportées par l’environnement – stimulations visuelles, auditives, olfactives, verbales – enrichissent les connexions cérébrales.
On a constaté l’importance de la présence de jouets sur le développement des enfants, de même que chez les ratons : on a observé, dans les orphelinats anglais du début du siècle, que les enfants grandissant seuls dans leur berceau sans jouet étaient moins éveillés que ceux qui étaient placés exactement dans les mêmes conditions, mais avec des jouets.
L’imagerie médicale par résonance magnétique nucléaire montre actuellement que le cerveau travaille :
- autant à 2 ans que celui d’un adulte ;
- deux fois plus à 4 ans que le cerveau adulte !
La période de vie où l’activité cérébrale est la plus riche est aussi celle où l’enfant a le plus besoin de jouer.
Cependant, la suralimentation en jouets, la suractivité, la surstimulation aboutiraient à un adulte mal construit. Trop de jouets, trop d’activités, trop d’informations apportées par l’environnement empêchent le cerveau de se spécialiser et de sélectionner les circuits les plus utiles. On ne peut pas apprendre quatorze langues dès le berceau, seulement deux, au maximum trois. De la même façon, jouer à tout en même temps ne permet pas à la pensée de s’organiser efficacement.
Les jouets sont donc indispensables pour permettre à l’enfant de s’éveiller, de développer ses capacités motrices, son imagination, son intelligence. Voilà pourquoi on a pu dire « Jouer est le métier de l’enfant ».
Article issu de Mon bébé joue bien, éditions Jacob-Duvernet, 2005 (2ème édition), p. 15-16.
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