1 histoire + 1 discussion et le conte est bon !
Qui a dit que les filles ne savaient pas se battre ? Certainement quelqu’un qui ne connaît pas la famille Grossebagarre. Chez les Grossebagarre, il y a un papa, une maman, un poisson rouge, un chat tigré et cinq petites filles… très bagarreuses.
Écoutez l'histoire puis répondez en famille à cette question :
Et chez vous, sait-on exprimer ses besoins sans violence ?
Auteure : Kim Abramowicz
Comédiens : Cédric Carlier et Elsa Jauberty
Enregistré au STUDIO MD1 MUSIC
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LE TEXTE
Papa Ours
Qui a dit que les filles ne savaient pas se battre ? Certainement quelqu’un qui ne connaît pas la famille Grossebagarre.
Chez les Grossebagarre, il y a un papa, une maman, un poisson rouge, un chat tigré et cinq petites filles… très bagarreuses.
Chacune a son style.
Jeanne Grossebagarre est la plus forte pour dire des mots blessants.
Anaïs Grossebagarre sait coller des coups de poing comme personne.
Lisa Grossebagarre file des coups de pied… mais seulement sous la table.
Olympe Grossebagarre, comme une vraie kunoichi – ce sont les filles ninja –, saute de lit en lit et saccage tout sur son passage.
Et la plus petite, Louise Grossebagarre, commence à bien maîtriser le coup de coude sournois dans les couloirs étroits.
Une famille bien sympathique, pourrait-on dire.
Un jour, les Grossebagarre décident d’aller camper dans les bois. Ils emportent leur tente, leurs sacs de couchage, leur réchaud, leur repas et… leurs querelles !
Ils rêvent de calme et de nature mais, comme d’habitude, ils ont des cris, et des bagarres.
Quelle n'est pas leur surprise, lorsque, fatigué de tant de raffut, surgit devant leur tente… un papa ours !
Excusez-moi, messieurs dames.
Oui, dans cette histoire, les papas ours parlent !
Nous sommes ravis de vous accueillir dans nos bois mais, mes enfants ont école demain. Et vos disputes les empêchent de dormir.
Oui, dans cette histoire, les petits ours vont à l’école.
Le problème de la famille Grossebagarre, c’est qu’elle ne sait pas entendre les besoins des autres, et qu’elle pense qu’on peut tout régler à coup de grosse bagarre.
Face à cet énorme papa ours, la famille se soude alors : les cinq filles se dressent sur leurs jambes, prêtes pour l’assaut. Le chat tigré sort ses griffes, le poisson rouge fronce les sourcils et Papa et Maman, rouges de colère, s’apprêtent à hurler mais…
Excusez-moi, messieurs dames, dit encore le papa ours en gardant un calme olympien.
Je pense que… vous choisissez la mauvaise option. Tout le monde vous le dira : on ne se bat pas avec un papa ours. Il y a plus malin à faire !
Que faire, alors ? demande timidement – mais avec un regard noir – Jeanne Grossebagarre.
Eh bien, nous pourrions parler, propose le papa ours.
Profitez-en : c’est rare, un ours qui parle.
Et parler de quoi ? demande Anaïs Grossebagarre.
On ne parle pas, nous : on cogne !
On cogne, et on grogne ! Je vois ! répond le papa ours. Moi, j’explique mes besoins. En général, ça marche.
On a besoin de nature ! Et de repos ! Et de dépaysement ! explique alors Lisa Grossebagarre, l’air renfrogné.
Et vous êtes au bon endroit, pour cela, rassure le papa ours. Mais savez-vous comment obtenir ce dont vous avez besoin ?
Et il s’éloigne, à pas d’ours – c’est-à-dire à pas lents et lourds – vers sa grotte.
Le dialogue avec l’ours laisse la famille Grossebagarre complètement hébétée.
Ont-ils rêvé ? Un ours qui parle ? Un ours qui énonce ses besoins et demande qu’on les respecte ? Sans se battre ? Un ours qui vient de leur donner une sacrée leçon… et un ours qui a obtenu ce qu’il voulait : la famille Grossebagarre n’a jamais été aussi silencieuse.
Chut, profitons-en !