Petit frère ou petite sœur, c'est un bouleversement pour votre aîné. Comment accueillir ses nombreuses émotions ? Bubble mag vous donne ses conseils.
À la maison :
=> Il est important d’expliquer à l’aîné « qu’un bébé prend beaucoup de temps, parce qu’il ne sait pas se débrouiller tout seul », qu’il « a besoin de sa maman pour manger, mais aussi pour dormir… ».
=> Penser à garder, chaque jour, un moment d’intimité avec l’aîné sans la présence du bébé. Il doit avoir « son moment, son temps de lecture, son activité avec papa, maman », souligne Roxane Fontaine. Pour rassurer, les mots ne suffisent pas : il faut des preuves !
=> Veiller à ne pas trop bousculer les rituels, car il est important que le monde qui l’entoure reste prévisible et sûr. À ce titre, Dana Castro recommande de laisser, au moins au tout début, sa chambre intacte et, s’il doit changer de lit, de le faire plusieurs semaines avant la naissance.
=> Lui montrer tous les avantages à être grand (ne plus faire la sieste, faire des activités avec les parents comme d’aller au cinéma, manger des glaces…), tout en acceptant qu’il ait besoin, temporairement, de régresser. Il peut, lui aussi, prendre un biberon par exemple, mais précisez-lui que c’est comme jouer à être un bébé et que le jeu ne durera pas…
=> Lui octroyer de nouveaux privilèges qui lui donneront l’envie d’être grand : se coucher plus tard que d’habitude, choisir ses vêtements, décider du menu du vendredi soir, aller au cinéma…
=> Le faire participer aux soins du bébé : choisir la grenouillère, donner le biberon, mettre de la crème, pousser le landau…
Accueillir les émotions…
Les émotions (jalousie, colère, irritation, agacement…) sont indépendantes de la volonté de l’enfant. Tout comme pour l’adulte, il n’est pas maître de ses pensées. D’autant plus, vu le contexte, qu’être jaloux ou en colère est tout à fait légitime. Il n’y a donc pas à lui reprocher de ressentir ce qu’il ressent, mais plutôt à l’aider à verbaliser : « Tu es jaloux de ta petite sœur car tu trouves qu’elle prend trop de place ? » ; « Tu ressens de la colère parce que tout le monde ne parle que de ton petit frère ? »… Car « le laisser exprimer son désarroi – sans le juger, mais sans le plaindre non plus – est le meilleur moyen d’apaiser sa colère contre cet "intrus" », explique Roxane Fontaine.
… mais interdire le passage à l’acte !
Le passage à l’acte (pousser, renverser, pincer, mordre…) est, quant à lui, inacceptable. Car si l’on n’est pas maître de ses émotions, on l’est de ses actions ! Il est important que les limites soient claires et que vous veilliez à les faire respecter. Tout comme il est important de ne pas céder au chantage de votre enfant s’il fait un caprice dès que vous câlinez votre bébé. Car « s’il réalise que lorsqu’il s’interpose, il sépare ses parents du bébé …, alors il continuera », souligne Roxane Fontaine.
Psychologue de formation, Roxane Fontaine est aussi journaliste pour le magazine PsychoEnfants. Dans son livre Finie la jalousie entre frères et sœurs !, elle aborde la fratrie de manière amusante, en consacrant des tests à destination des lecteurs pour savoir quelle sorte de parents ils sont ! Cette manière légère d’impliquer les parents dans la lecture de son ouvrage ne l’empêche pas par ailleurs de rappeler l’importance du cadre et des limites et de ne pas tomber dans la victimisation de l’aîné.
« Finie la jalousie entre frères et sœurs ! », de Roxane Fontaine, 9,95€, First Éditions.
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