Comment gérer l’âge du non ?

Comment gérer l’âge du non ?
Comment gérer l’âge du non ? - Crédit : Fotolia
«NON ! » Droit dans ses bottes et le regard franc, voilà ce que la chair de votre chair, l'amour de votre vie, du haut de ses 85 cm, vous envoie de plein fouet. Pas très évident à recevoir, je vous le concède ! L'entrée dans cette période délicate signe pourtant un mouvement très important, puisqu'il s'agit de la mise en place d'un des organisateurs de l'appareil psychique, définit par René A. Spitz*. Le réseau de crèches Rigolo Comme La Vie nous aide à comprendre pourquoi l'enfant dit toujours non, afin de trouver la force de garder patience et sérénité jusqu'à la fin de cette étape parfois pénible du développement de l'enfant. Propos recueillis par Elodie Simonetti.


Le « non », un signe de maturation et de progrès
Sans que rien ne le laisse présager, votre enfant vous répond « non » à chacune de vos demandes. Jusqu'à présent, fidèle à votre façon de faire et dans une forme de relation fusionnelle avec lui, ce « non » exprimé brutalement instaure une distance soudaine et vous laisse peut-être un sentiment d'incompréhension voire de tristesse. Malgré tout, ce phénomène est très positif pour votre enfant. Effectivement, il entre, aux environs de ses 15-18 mois, dans le stade du non dans lequel il va apprendre à s'obstiner. Rassurons-nous, les plus grands auteurs nous ont montré que cela dénote l'acquisition d'une capacité d'abstraction et révèle une faculté de jugement par rapport aux situations. De plus, ce « non » marque l'issue d'un long processus de maturation tant physiologique que psychologique chez l'enfant, qui va désormais être prêt à entrer sur la voie de la communication humaine. Les échanges n'en seront que plus riches et plus subtils avec lui.

L’âge du non : une période à accompagner par l'adulte
A la crèche, nous accueillons, dans les sections de moyens notamment, les manifestations de ces évolutions psychiques des enfants. Pas toujours évident de ne pas baisser les bras au bout de la 25ème tentative infructueuse de : « Tom, s'il te plaît, va ranger le livre que tu as mis par terre dans la bibliothèque ! » D'autant qu'à cet âge, les enfants prennent énormément de plaisir à imiter les actions de leurs copains. Nous devons alors vite nous mobiliser pour gérer les mutineries à répétitions. Notre chance à la crèche : pouvoir se passer le relais. Ainsi, grâce à un travail d'équipe efficace, le quota de patience devient infini. C'est le conseil à retenir, ne pas se mettre en difficulté dans une relation duelle avec l'enfant qui reste campé sur ses positions. Dans ce cas, il convient de faire appel à un tiers (père, mère, amis, grands-parents, le forum Graine de curieux) avant que vos nerfs ne lâchent.

Des limites à mettre et à donner
L'enfant, à travers le « non » nous montre qu'il entre dans un nouveau stade de développement, mais il reste tout de même un tout-petit qui a besoin que l'adulte balise son champ d'actions. En effet, nous savons tous, qu'il est indispensable d'apporter à tout enfant la sécurité sans laquelle il ne pourra évoluer pour s'autonomiser et s'ouvrir au monde. Pour cela, il a besoin des adultes. 
Les limites que vous lui donnez forment des repères et des soutiens sur lesquels il peut s'appuyer solidement pour s'élever et grandir. Ces limites font partie du développement de l'enfant même si elles entraînent pleurs et contrariété. Au contraire, c'est une éducation sans frustration ni conflit qui empêcherait l'enfant d'évoluer correctement.
Pas facile de devoir sans cesse rappeler les règles, d'affirmer les interdits qui le plus souvent suscitent un conflit et de devoir l'assumer jusqu'au bout. Cela signifie en effet de devoir faire face à la violence et à la culpabilité  de devoir frustrer son enfant.

En famille comme à la crèche, c'est l'autorité de l'adulte qui est interpellée, mise à l'épreuve. Dès lors que l'adulte hésite, vacille, tergiverse, l'enfant peut éprouver le goût d'une victoire. Mais c'est une victoire amère où sa confiance en l'adulte et son sentiment de sécurité sont mis à mal. Alors énoncez des règles suffisamment claires et concises, et posez un « non » d'adulte  catégorique. Vous aidez ainsi votre enfant à grandir, car à l'intérieur des limites qu'il trace et consolide, s'ouvre, infini, l'espace de la liberté et du « OUI ».

* René A. Spitz, psychiatre et psychanalyste américain qui a beaucoup travaillé sur la relation mère-nourrisson. Auteur de la notion d'hospitalisme. Le non et le oui, genèse de la communication humaine, éd. PUF, 1983.

  

Et chez vous, ça se passe comment ?

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