Le syndrome du burn out parental toucherait 5 % de mères et de pères (et 8 % des parents seraient à risque). C’est peu, certes, mais si on ramène ce chiffre au nombre de familles en France, soit environ 10 millions, cela concernerait plus de 500 000 familles.
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SYMPTÔMES
Même si le burn out parental est moins connu que le burn out professionnel, ce n’est pas une invention pour les parents tire-au-flanc. Non. Ses trois symptômes sont clairement identifiés.
1. L’épuisement. Il peut se manifester au niveau physique (avec une fatigue chronique), mais également au niveau émotionnel (avec le sentiment d’être à bout) et cognitif (avec l’impression de ne plus arriver à réfléchir correctement).
2. La distanciation affective avec ses enfants. Le parent n’accorde plus autant d’importance à ce que ses enfants vivent et ressentent. Il ne s’implique plus autant dans leur éducation. Il assume les routines (les repas, la toilette, le coucher, la conduite à l’école…) mais pas plus.
3. La perte d’épanouissement et d’efficacité dans son rôle parental. Le parent se sent débordé par l'ampleur de la tâche et ne parvient plus à trouver du plaisir dans son rôle de parent. Il se pense mauvais parent, inapte à assurer son rôle correctement.
DIAGNOSTIC
Le burn out parental ne se décrète pas au hasard. Son diagnostic est posé suite à un test psychologique très sérieux, le PBA (pour Parental Burnout Assessment). Ce questionnaire, mis au point en Belgique par deux docteures en sciences psychologiques, est le résultat d’un vaste programme de recherche initié en 2015 avec plus de 45 pays, qui a permis de mieux comprendre la nature, les causes, les conséquences et le traitement du burn out parental.
EN AUGMENTATION
Pour quelles raisons ce syndrome a-t-il explosé ces 20 dernières années ? S’il n’y a pas de causes précises, à part le cumul travail-enfants que nos grands-mères connaissaient moins, il existe en revanche des facteurs de risques dont le perfectionnisme fait partie. Vous savez, cette petite voix qui vous dit de cuisiner maison, de jouer avec votre enfant, de multiplier les activités, d’avoir une jolie maison bien rangée, de ne jamais vous énerver, etc. Tout cela contribue à transformer notre rôle de parent en un véritable sacerdoce, alimenté par l’idéalisation de la parentalité – censée nous épanouir –, et par la compétition parentale sur les réseaux sociaux…
SOLUTIONS
Mais alors, que faire ? Prendre un billet pour Tombouctou et planter là enfants, mari, plantes vertes et poisson rouge ? Tentant, certes, mais un peu extrême…
Une autre solution est de commencer par faire le fameux test PBA. Histoire de voir si vous cochez certaines cases, voire toutes les cases… Vous le trouverez en ligne et accessible gratuitement sur le site Burnout Parental.
Et si vous sentez que vous avez besoin d’aide, vous trouverez sur ce même site une carte localisant les professionnels formés au traitement du burn out parental. Vous pouvez également suivre un programme en ligne, comme celui proposé par le site Parentsurlefil.com.
Votre job sera d’apprendre à en faire moins. En lâchant prise, en vous faisant aider si c’est possible, en acceptant l’imperfection. Bref, en revoyant à la baisse, de manière drastique, vos exigences de parent parfait. Cela vous parle ?
BUBBLEmag
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