Que ce soit aider le petit dernier à lacer ses chaussures, la cadette à se rabibocher avec sa meilleure amie ou l’aîné à trouver un petit boulot, vous ne pouvez pas vous en empêcher… les aider, c’est plus fort que vous ! Mais est-ce la meilleure chose à faire ? Pas si sûr…
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POUR DÉVELOPPER LEUR CONFIANCE EN EUX
Car favoriser l’autonomie d’un enfant, c'est-à-dire sa capacité à faire les choses seul et à résoudre ses problèmes par lui-même, est nécessaire. Notamment pour qu’il découvre ses propres ressources et prenne ainsi confiance en lui, ce qui lui sera fort utile pour affronter les défis de la vie. Comme disait Maria Montessori : « Chaque aide inutile est un obstacle à grandir. »
SE RETENIR DE FAIRE À LEUR PLACE
Il est à noter que, très souvent, ce n'est pas l’incapacité de nos enfants qui empêche leur autonomie, mais nos limites à nous ! Je m’explique : pour gagner du temps et par besoin de perfection, il nous arrive souvent de faire les choses à leur place. Comme les habiller vite fait le matin, ranger leurs affaires, remplir leur verre d’eau à table, etc.
Si, sur le moment, on s’imagine gagner du temps, c’est pour en perdre ensuite, car nos enfants resteront longtemps dépendants de notre aide… Mieux vaut prendre le temps de leur montrer les gestes et de les laisser pratiquer, sans leur tomber sur le poil au moindre faux pas. Car tout apprentissage passe par des essais et des erreurs. Et nous avons tendance à oublier que ce que nous faisons aujourd’hui sans effort nous a coûté, à l’époque, quelques suées !
PARENT HÉLICOPTÈRE OU PARENT TONDEUSE ?
Et si vous réalisez que vous avez du mal à lâcher prise, peut-être devriez-vous vous interroger sur votre propre nature de parent… Ne seriez-vous pas un « parent hélicoptère » ou un « parent tondeuse » ?
La première expression désigne les parents qui, tels des hélicoptères, volent au secours de leur descendance dès que celle-ci a un souci. Surimpliqués dans la vie de leurs enfants, ils n’hésitent pas à prendre des décisions essentielles et à résoudre leurs problèmes à leur place, ou à intervenir en cas de conflit…
La deuxième expression, plus récente, a été imaginée par une institutrice américaine. Elle concerne les parents qui font tout pour empêcher leur enfant de se trouver face à l'adversité, aux difficultés ou à l'échec. Ainsi, au lieu de les préparer aux défis, ils « tondent » les obstacles afin que leur progéniture n’ait pas à s’y confronter.
Une grave erreur, selon cette institutrice, car en agissant ainsi on ne crée pas une génération d'enfants plus heureux mais une génération qui panique ou renonce à la simple idée d’échec.
LA SÉCURITÉ PRÉCÈDE L’AUTONOMIE
Pour autant, avant de pousser son enfant vers l’indépendance, il est essentiel de comprendre que la sécurité précède l’autonomie. C’est parce que le tout petit enfant aura été materné, rassuré, accompagné que, fort de cet amour, il se sentira capable de faire par lui-même. Comme l’explique la psychologue France Frascarolo-Moutinot : le paradoxe est qu’il est nécessaire d’avoir pu vivre une dépendance satisfaisante pour pouvoir devenir vraiment indépendant. Ainsi, le tout-petit qui supporte difficilement d’être séparé peut sembler plus dépendant qu’un autre enfant au même âge alors même que, plus tard, il arrivera à devenir plus vite autonome s’il a été entendu et apaisé.
Rassurer et lâcher prise : tout un art !
BUBBLEmag
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