Si, il y a encore deux générations, les enfants participaient très largement aux tâches de la maison, cette habitude s’est un peu (beaucoup) perdue de nos jours.
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UNE PRATIQUE EN PERDITION
Pourquoi ? Parce que l’on considère que nos enfants sont encore trop petits. Ou parce que l’on préfère qu’ils consacrent leur temps aux devoirs. Ou parce que l’on a une femme de ménage. Ou parce que le faire soi-même, c’est plus rapide et efficace… Bref, on leur trouve mille excuses.
BON POUR LES ENFANTS
Dommage, car apprendre à un enfant à participer aux tâches ménagères, et donc à œuvrer pour le collectif, a bien des vertus. Des recherches menées en 2002 par Marty Rossmann, professeure à l'université du Minnesota, ont montré que les enfants impliqués tôt dans la prise en charge des tâches ménagères développent un plus grand sens des responsabilités, une plus grande autonomie et une meilleure estime d’eux-mêmes.
Il apparaît même que le facteur le plus décisif, que ce soit dans l’achèvement des études et la carrière professionnelle ou dans la qualité des relations avec les autres, est la participation d’un enfant aux tâches domestiques ! À condition, précise Marty Rossmann, que cela ait débuté tôt, et sans autoritarisme mais de manière consensuelle.
J’avoue que j’ai trouvé cette affirmation un peu énorme… Mais Marty Rossman n’est pas la seule à être convaincue des bienfaits des tâches ménagères : Julie Lythcott-Haims, professeure à l'université de Stanford et auteure en 2016 du best-seller How to raise an adult (« Comment élever un adulte »), partage cette même conviction, et va jusqu’à affirmer, non sans humour, que l’éducation doit être « bâtie sur l’amour et les tâches ménagères ».
ÉTUDE SCIENTIFIQUE
Pour preuve, l’étude Harvard Grant, l’une des plus longues études jamais effectuées sur le bonheur (elle a duré 75 ans !). Elle a notamment montré que le bonheur n’était lié ni à la richesse, ni au succès, mais surtout à la qualité des relations avec l’entourage ; et que, écoutez-bien, la participation des enfants aux tâches ménagères contribuait à leur épanouissement futur.
Pourquoi ? Parce que l’enfant apprend à remonter ses manches, à se rendre utile, à réfléchir à la manière d’aider… Une attitude proactive basée sur l’entraide et la coopération, qui contribue à la qualité de ses relations futures, qu’elles soient personnelles ou professionnelles.
PÉDAGOGIES
Ces différentes études expliquent les approches de grands éducateurs, tels que Célestin Freinet ou Maria Montessori, qui ont imaginé des pédagogies basées notamment sur la participation des enfants, dès leur plus jeune âge, aux tâches ménagères. Un apprentissage qui s’est répandu dans toutes les maternelles à coup de « responsable des serviettes », « chef des chaussons » ou « rangeur des feutres ».
BON POUR LES PARENTS !
Et le meilleur pour la fin : côté parents, les bénéfices ne sont pas négligeables non plus ! Demander à ses enfants de participer aux tâches domestiques, c’est se donner la possibilité d’être à la fois fier d’eux et rassuré sur leur attitude quand ils seront chez les copains. C’est, également, se sentir moins seul, faire baisser sa charge mentale et avoir le sentiment de vivre dans une famille qui se tient les coudes. C’est enfin apprendre à lâcher prise et à accepter que tout ne soit pas toujours parfait…
Pour vous aider, retrouvez ICI une liste des tâches que vous pouvez confier à votre enfant en fonction de son âge. À adapter bien sûr à votre sauce…
BUBBLEmag
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