D’après une étude menée en 2018 par l’université de Toledo aux États-Unis, la surabondance de jouets nuirait au temps et à la qualité du jeu. C’est le père Noël, qui va être ravi de passer aux 35 heures !
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ÉVITER LA SURSOLLICITATION
Voici l’expérience menée à l’époque : les chercheurs ont proposé à 36 enfants de 18 à 30 mois deux séances de jeux différentes. Dans l’une, ils n’avaient mis que quatre jeux à leur disposition ; dans l’autre, six. Ils ont alors observé que plus les enfants avaient de jouets, moins ils s’amusaient longtemps et de manière variée. « Sursollicités », les enfants n’arrivaient pas, en effet, à fixer leur attention, et passaient d’un jeu à l’autre.
ÉVITER L’EXCÈS DE STIMULI
L’américain Kim Payne explique par ailleurs que l’excès de stimuli altère la capacité des jeunes enfants à se concentrer. Pourquoi ? Parce qu’ils appréhendent le monde à travers leurs cinq sens de manière très intense. S’ils voient une chose, ils veulent aussi la toucher, la sentir, la goûter, l’écouter… C’est pourquoi quand un petit enfant est submergé d’objets, il est victime d’une surcharge sensorielle.
ÉVITER LE ZAPPING
Autre éclaircissement : pour s’approprier un objet, pour en découvrir toutes les facettes, pour laisser l’imagination lui inventer d’autres usages, il faut du temps. Or quand l’enfant croit avoir tout exploré d’un jouet, s’il en a pléthore à sa portée, il passe au suivant. Alors que dans le cas inverse il aurait continué son exploration. Qui dit « plus de jouets » ne dit donc pas « plus de jeu », mais « plus de zapping ».
IMMATURITÉ DU CERVEAU
Dernière explication : celle d’Anne-Sophie Casal, psychologue au centre national de Formation aux Métiers du Jeu et du Jouet. Elle explique que face à une pluralité de choix, le cerveau de l’enfant n’est pas assez mature pour trancher. Il n’arrive ni à prendre des décisions, ni à renoncer. Un peu comme quand on se retrouve tétanisé devant les menus à rallonge au restaurant…
Ok, mais maintenant, on fait quoi ? On leur donne un morceau de carton et deux bouts de bois ? Rhhooo, quelle mauvaise foi ! Non, on peut déjà commencer par un petit « tri du trop » : donner ce que l’on n’utilise plus ou que l’on a en triple. Et ensuite pourquoi ne pas instaurer des rotations : les jeux de la caisse bleu la semaine A, les jeux de la caisse rouge la semaine B. Un système très efficace, utilisé dans de nombreuses crèches !
BUBBLEmag
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