« Mon papa, c’est un agent secret » ; « Oui, j’ai terminé tous mes devoirs ! » ; « Promis, je n’ai mangé qu’un seul bonbon ! »… Mentir peut répondre à divers besoins.
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LE BESOIN DE CHANGER LA RÉALITÉ
Le mensonge de l’enfant qui affirme que son père est un espion alors qu’il est en réalité au chômage est sa manière à lui de transformer la vérité afin qu’elle soit conforme à ses envies. Comme l'explique Catherine Dumonteil-Kremer, les mensonges de ce type permettent à l’enfant de se procurer, par l’imagination, ce qui lui manque dans la réalité ; et à l’adulte de découvrir ce qui peut poser un problème à l’enfant, et d’en parler avec lui.
LA PEUR DE LA PUNITION
Autre origine des mensonges : la peur de la punition. Un enfant qui n’arrive pas à avoir le comportement que l’on attend de lui et qui redoute la punition peut utiliser le mensonge pour s’en sortir. Que celui ou celle qui n’a jamais menti à ses parents lève le doigt !
SOLUTIONS
1. Mais alors que faire ? Doublement punir votre enfant d’avoir mangé le paquet de bonbons ET d’avoir menti ? Tentant, mais peu efficace… Non, le nec plus ultra est d’arriver à ravaler sa salive et à rétablir un lien de confiance. En gros, de montrer à votre enfant qu’il est plus intéressant pour lui de vous dire la vérité, plutôt que de mentir.
Comment ? En l’aidant à faire face à vos injonctions. Il n’arrive pas à terminer ses devoirs ? Peut-être qu’il s’y est pris trop tard, ou qu’il y en a trop, ou qu’il ne comprend pas… Il a mangé la moitié des bonbons ? Peut-être avait-il faim ? Peut-être est-il trop jeune pour se réfréner ? Peut-être a-t-il fait des provisions car c’est une denrée rare ?
2. Quelle que soit la situation, l’idée est de comprendre la raison exacte de son mensonge et de chercher ensemble des solutions. Anticiper et fractionner ses devoirs, vous demander de l’aide, augmenter la taille du goûter, planquer le paquet de bonbons, en accorder un peu plus souvent… Vous serez surpris par la capacité des enfants à trouver des alternatives. Ils sont malins comme des singes pour peu qu’on les consulte.
L’intérêt de cette approche coopérative est qu’en se sentant compris et en ayant pris part à la décision, l’enfant est beaucoup plus enclin à changer de comportement qu’à la suite d’une grosse engueulade. Privilégier la coopération plutôt que la sanction : tout un art de vivre !
BUBBLEmag
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