La parentalité positive (ou bienveillante), reprise dans ses recommandations par le Conseil de l’Europe (la classe) trouve ses sources dans plusieurs courants de pensée qui ont fait leur chemin tout au long du XXe siècle.
Écoutez l'article en version podcast !
Et abonnez-vous ici depuis votre smartphone pour découvrir les autres épisodes de Questions de Darons.
INTUITION DES PSYCHOLOGUES
Le premier à en parler est le psychothérapeute autrichien Alfred Adler, au début du XXe siècle, qui émet l’idée que le sentiment d’infériorité serait délétère pour le développement de la personnalité, et préconise de traiter les enfants avec respect. Ses travaux sont poursuivis aux Etats-Unis par le psychiatre Rudolf Dreikurs qui propose alors une méthode pragmatique pour stimuler le comportement coopératif chez l’enfant, sans punition ni récompense.
De nombreux auteurs ont ensuite repris ces thèmes et notamment le psychologue israélien Haïm Ginott qui, en 1965, publie aux USA un livre fondateur, vendu à plus de 5 millions d’exemplaires : Entre parent et enfant. Dans cet ouvrage, il élabore une approche de l’éducation fondée sur 4 principes, révolutionnaires pour l’époque :
1 : se faire obéir sans menaces, sarcasmes ou punitions
2 : critiquer sans humilier, complimenter sans juger, exprimer sa colère sans violence
3 : accueillir les émotions
4 : créer un lien de confiance avec l'enfant et développer leur confiance en eux.
C’est à lui que l’on doit la célèbre méthode Faber et Mazlish, qui s’en inspire directement.
En 1981, c’est au tour de la psychologue américaine Jane Nelsen de reprendre le flambeau. Avec son livre la Discipline Positive et divers ouvrages successifs traduits dans le monde entier, elle développe une méthode éducative et met en place des formations destinées aux parents. Un succès fulgurant.
À la même époque et toujours aux Etats-Unis, le psychologue Marshall Rosenberg – qui a voyagé dans le monde entier pour intervenir en tant que médiateur dans les conflits et promouvoir la paix – développe le concept de la Communication Non Violente (CNV), terme en référence au mouvement de Gandhi et décline son approche dans les relations parents-enfants.
Depuis, le concept de parentalité positive s’est peu à peu répandu dans le reste du monde occidentalisé et notamment en France, grâce à de nombreux auteurs comme Isabelle Filliozat, Catherine Gueguen, Anne Bacus, ou encore Catherine Dumonteil-Kremer.
PREUVE PAR LA SCIENCE
Mais le plus intéressant est que ce qui est né de convictions intimes est aujourd'hui corroboré par la science : les recherches les plus récentes sur le cerveau de l’enfant montrent qu’une éducation respectueuse et empathique permet au cerveau de se développer de manière optimale. Et, à l’inverse, que l'humiliation, le stress, les violences verbales – voire physiques – régulières peuvent modifier en profondeur un cerveau en construction en altérant ses capacités cognitives et affectives.
Attention, ces attitudes sont délétères quand elles se répètent régulièrement. Pas quand, de temps en temps, vous vous énervez sur vos enfants plus que de raisons et crier à vous décrocher la mâchoire. Ça, c’est tout à fait normal !
BUBBLEmag
Partager ce dossier