Césarienne du futur la césarienne extrapéritonéale ? C'est ce que laissait à penser le Dr Simon, l'un des 10 obstétriciens qui la pratique en France, lorsque nous l'avions interviewée. Mais qu'en pensent les premières intéressées : les patientes ? Témoignage de Dalila, 31 ans, maman de deux fillettes de 5 et 3 ans.
Rien n'était naturel
Et il y avait mon bébé à côté de moi, dont je ne pouvais m'occuper sans solliciter les infirmières, jour et nuit, ou mon mari qui heureusement, a été très présent et m'aidait tous les matins. C'est lui qui donnait le bain par exemple. Je me souviens aussi de cette frustration de ne pas pouvoir choisir les vêtements que je voulais mettre à mon bébé. Rien n'était naturel. Pour la première fois de ma vie, je n'étais plus autonome. J'ai eu beaucoup de mal à l'accepter.
Cette douleur a été un vrai traumatisme pendant des années. Si bien que lorsque je suis retombée enceinte, je ne voulais pas repasser par là. J'ai fait des recherches sur la césarienne sans douleur dont on m'avait parlé par hasard. Et à sept mois de grossesse, j'ai enfin rencontré un obstétricien qui pratiquait dans mon secteur ce qu'on appelle la césarienne extrapéritonéale, et qui pourrait me suivre. Nous avons beaucoup échangé. J'avais confiance. J'ai également rencontré une mère qui avait accouché comme cela.
C'est ça, la douleur ?
Et en effet, cela s'est révélé être le jour et la nuit. Mon mari a pu me tenir la main pendant l'opération. Au réveil, j'avais bien une petite douleur, j'attendais même qu'elle se ravive. J'ai demandé à mon docteur « C'est ça, la douleur ? ». Oui, c'était ça. J'avais bien une gêne au niveau du ventre, mais j'ai pu me lever dès le premier jour. Ma mère qui a eu cinq césariennes a trouvé cela incroyable.
Je n'avais ni sonde urinaire, ni perfusion. J'ai pu manger, changer la couche de mon bébé, lui donner le bain, l'allaiter. Bien sûr, je marchais doucement, je sortais quand même d'une opération, mais j'étais maman à 100%. Je me suis rapidement approprié mon nouveau bébé.
Ma voisine de chambre qui venait d'accoucher par césarienne classique n'en revenait pas. « Je vous crois parce que je vous vois » m'a-t-elle dit. Comme beaucoup de mères, elle ne connaissait pas la césarienne extrapéritonéale. Je lui en ai alors parlé comme je le fais maintenant régulièrement, un peu partout : à la pharmacie, à mes amies... Je leur dit qu'une solution existe pour ne pas connaître les frustrations de la césarienne et surtout, pour ne plus souffrir comme je l'ai fait la première fois.
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