C’est vrai, ça… C’est quand même abracadabrant, cette histoire ! Comment un seul bonhomme avec quatre pauvres rennes essoufflés peut bien arriver à se coltiner les cheminées du monde entier ?
Écoutez l'article en version podcast !
Et abonnez-vous ici depuis votre smartphone pour découvrir les autres épisodes de Questions de Darons.
L’ÉTAPE DE LA PENSÉE MAGIQUE
Voici l'explication avancée par les premiers psychologues du développement dans les années 60. Entre 2 et 7 ans, l’enfant traverse une étape de son développement appelée « la pensée magique », qui lui fait croire en des choses et en des personnes qui n'existent pas. Cette pensée développe son imagination et sa créativité et, surtout, tel un cocon protecteur, l’aide à affronter certaines peurs (ou à en alimenter d’autres : le monstre caché sous le lit en connaît un rayon sur le sujet…). En grandissant, l’enfant distingue peu à peu la fantaisie de la réalité. Progressivement, la pensée logique prend le pas sur la pensée magique.
LA FAUTE AUX ADULTES
Mais cette hypothèse est aujourd’hui nuancée par des recherches récentes, qui montrent que l’enfant commence à faire la distinction entre fantasme et réalité bien plus tôt ! Non pas vers 7 ans, mais dès l'âge de 3-4 ans. À cet effet, les enfants s’appuient sur un certain nombre de sources et d'indices, notamment le témoignage de leurs parents et de leurs pairs, le contexte et leurs connaissances du monde réel. Mais alors pourquoi le Père Noël résiste-t-il tant à leur perspicacité ?
Parce que les adultes font le maximum pour entretenir le mythe. Comme les enfants sont loin d’être crédules, nous devons multiplier les preuves : déguiser les Pères Noël des centres commerciaux, éditer des albums jeunesse qui font office de Paris Match sur la vie du Père Noël, s’étonner du verre de lait à moitié vide le matin de Noël… et même organiser des services postaux qui répondent aux milliers de lettres envoyées au Père Noël.
BIEN OU MAL ?
Quant à savoir si c'est bien ou mal de leur raconter des sornettes, ou à tout le moins de taire la vérité, la question n’est pas tranchée. Sachant, quand même, que l’on rencontre peu d’adultes traumatisés d’avoir cru au Père Noël…
Alors, à la question « Papa, est-ce que le père Noël existe ? », vous pouvez toujours répondre, sans mentir, que « Pour ceux qui y croient, oui, le Père Noël existe ». Et hop ! Ni vu, ni connu !
BUBBLEmag
Partager ce dossier