Spécialiste des jeux et jouets ludoéducatifs, Oxybul éveil et jeux a choisi d’adopter une approche responsable quant à son offre numérique avec un choix ultra-sélectif. Nathalie Charlet, chef de produit des 0-2 ans et ancienne psychomotricienne-psychologue pour enfants, et Pierre Chappuis, chef de produit digital nous expliquent pourquoi.
Quelle est la position d’Oxybul par rapport aux écrans ?
Nathalie Charlet : Avant 3 ans, nous incitons les parents à limiter les écrans au maximum car, durant les premières années de sa vie, l’enfant construit sa personnalité et ses savoirs par l’expérimentation du réel et par l’interrelation avec les autres. Mais nous ne sommes pas non plus dans le dogme : il n’y a aucun danger à partager un moment avec son enfant sur une tablette ! Ce qui est nocif pour le développement de l’enfant, c’est quand l’écran réduit les interactions du tout-petit avec les autres et son expérimentation du monde physique.
Pierre Chappuis : En tant que chef de produit numérique je ne m’autorise à proposer des « écrans » qu’à partir de 3 ans. Pas avant ! Entre 0 et 3 ans, le monde du jouet doit rester un sanctuaire préservé.
Et après 3 ans ?
N.C. : L’enfant a déjà acquis des bases dans la construction de sa personnalité, dans son vocabulaire, et il est capable d’utiliser les écrans pour un certain nombre de découvertes. L’écran peut alors être un bon support d’apprentissage ludique. Mais à condition que l’enfant soit accompagné par un adulte et que ses activités soient variées et encouragent aussi son épanouissement moteur, sa créativité, son imagination… L’écran doit rester anecdotique.
Vous n’avez donc pas d’offres digitales pour les moins de 3 ans ?
N.C. : Non. À cet âge, un enfant qui n’a jamais vu une télé ou une tablette ne va pas en réclamer : autant éviter de l’y habituer trop tôt !
P.C. : Et pourtant l’offre existe sur le marché. Certaines marques proposent des tablettes avec des écrans interactifs pour les 18 mois et plus…
Vendez-vous des consoles de jeu ?
P.C. : Notre « ADN » chez Oxybul est de choisir des jouets et jeux qui apportent un réel bénéfice à l’enfant, or nous considérons que les consoles (certes très ludiques) ne proposent pas suffisamment de contenu éducatif.
À partir de 3 ans, sur quels critères choisissez-vous votre offre numérique pour les enfants ?
P.C. : Nous appliquons notre philosophie de « UN besoin égale UNE offre », et pas pléthore de produits. Ainsi, nous proposons une seule tablette, mais que nous avons choisie avec soin. Il s’agit de la tablette Gulli, dont le système dispose d’un contrôle parental renforcé, qui a fait ses preuves techniquement et dispose d’un vrai contenu éducatif. À Noël, nous allons proposer également deux jeux sur le codage : une souris et un petit robot qu’il faut coder pour les faire se déplacer. Ce que nous avons tout particulièrement apprécié dans ces jouets est que l’enfant va pouvoir appliquer le numérique au monde physique en faisant évoluer des objets réels !
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