De nos jours, une femme qui accouche sans péridurale peut sembler être un acte fou pour certains. Pourtant, elles sont nombreuses à faire le choix d’un accouchement dit « naturel ». Pourquoi se passer d’une péridurale ? Ça fait si mal que ça ? Quel souvenir garde-t-on ?
Florence, maman de Julie
J’avais choisi d’accoucher sans péridurale parce que la nature prévoit bien les choses. La piqûre, l’immobilité dans la maternité, tout cela ne me semblait pas naturel. Au contraire, cela me semblait être contre nature. Avec mon mari, nous avons parlé longtemps avant de tomber d’accord. Venant d’une famille très centrée sur la médecine, il avait du mal à me rejoindre. Finalement, nous avons choisi une maternité respectueuse de mes désirs et avons suivi des cours pour se préparer à l’absence de péridurale. Au programme : souffle, respiration, imagerie mentale, méditation, positions du corps…
Le jour J, grâce à la préparation, je ne me suis pas sentie terrassée par les contractions. J’étais « simplement » alertée que quelque chose de différent était en train de se passer.
Lorsque je suis arrivée à la maternité, mon mari a donné mon projet de naissance à la sage-femme et a veillé à ce que je n’aie pas de péridurale, quoi qu’il arrive. Les choses se sont enchaînées et tout s’est passé relativement vite. Je n’ai aujourd’hui absolument aucun souvenir douloureux, les hormones libérées au moment de la naissance étant plus fortes que tout !
Mathilde, maman de Charlotte
J’avais décidé d’accoucher sans péridurale. Depuis le début, c’était clair dans ma tête. Pour mon premier, je n’en voulais pas non plus mais je n’ai pas eu le choix car il ne voulait pas descendre seul. Pour mon second bébé, en Angleterre, j’avais tout préparé de manière naturelle. Cours de sophrologie pour gérer la douleur, accouchement programmé dans l’eau, sortie rapide… Les premières contractions surviennent alors que je dîne chez des amis. Mon mari et moi décidons de rentrer sagement à la maison. Une fois au lit, ces contractions ne s’arrêtent pas. Un bain chaud n’en vient pas à bout non plus. Il faut se rendre à l’évidence, c’est le jour J. Assise sur mon swissball, je me balance, respire, je fais des ronds avec mon bassin tandis que mon mari me chronomètre. A la fin de la nuit, nous partons à la maternité.
J’ai envie d’accoucher sans péridurale, à ce moment, parce que j’ai besoin de faire corps avec mon bébé, de sentir chaque contraction et de comprendre les besoins de mon corps. Pousser sous les ordres d’une sage-femme, ce n’est pas la même chose que de pousser sous les ordres naturels de son corps. Même si ça fait mal, je veux tout connaître de la naissance de mon bébé.
À la maternité, je ressens mon corps mais je ne sais pas toujours ce qui s’y passe. Alors je monte sur le premier lit que je vois, dans la salle de monitoring, je m’agrippe à la tête de lit et je crie que je pousse. Je pousse parce que mon corps me dit de le faire. C’est naturel, c’est beau : ça brûle et je pousse. Lorsque ma fille sort, je sens un petit poisson passer comme un médicament qui me répare. Je n’ai plus mal. Pas une déchirure. 6 heures plus tard, nous sommes à la maison avec mon premier.
Partager ce dossier