Pourquoi faut-il bien se tenir à table ? / Questions de darons #51

« Maman, ça sert à quoi, de bien se tenir à table ? » Silence. Néant. Le vide intersidéral. Mais pourquoi il me pose une question pareille, le traître ? Pour éviter de bredouiller et de vous ridiculiser, voici quelques arguments à dégainer.

Et abonnez-vous ici depuis votre smartphone pour découvrir les autres épisodes de Questions de Darons.

Petit 1 : cela sert à être discret. Imposer à votre voisin une vue plongeante sur l’anatomie de vos amygdales parce que vous mâchez ou parlez la bouche ouverte n'est pas des plus ragoûtant. Moins fatigant, certes, mais assez cracra.

Petit 2 : cela sert à montrer que l’on fait attention aux autres. Se servir en premier, finir le plat, se lever de table sans attendre que les autres convives aient terminé… Bref, faire comme si on était seul au monde ça marche si on vit en ermite. Mais c’est rarement le cas quand on a 6 ans.

Petit 3 : qu’on le veuille ou non, bien se tenir à table est un marqueur d’une bonne éducation. En tout cas en France, où l’on ne rigole pas avec l’étiquette dès qu’il s’agit des repas. Cela ouvre les portes de la vie en société. Devant sa chérie ou son patron, être avachi devant son assiette, manger le coude vissé à la table ou parler la bouche pleine… peut être fatal. Et si certains ne seraient pas choqués, il est à parier que beaucoup vous catalogueront comme un malotru. Vous avez sans doute mille autres qualités, mais mal se tenir à table peut être rédhibitoire. Dommage.

Ceci étant dit, ce n’est pas parce que vous lui expliquer pourquoi que votre rejeton se transformera, sur le champ, en roi des bonnes manières. Apprendre à se tenir à table prend du temps, beaucoup de temps. Les règles sont nombreuses et demandent à la fois de faire preuve d’adresse, d’avoir la capacité de se contrôler et de fournir des efforts. Des quoi ? Des ef-forts. Oui, ce truc pas très agréable mais relativement essentiel dans la vie…

Rassurez-vous, si l’on en croit les parents de jeunes adultes, une fois lâchés dans le grand monde, ceux à qui l’on a seriné toute leur enfance les bonnes manières font montre d’un savoir-être insoupçonné. Qui a dit, déjà, que l’on travaillait pour l’export ?