Pourquoi frères et sœurs adorent-ils se disputer ? / Questions de Darons #66

Tous les frères et sœurs ne se crêpent pas le chignon à tout bout de champ. C’est vrai. Seulement 99,99 %... Mais pourquoi donc prennent-ils un malin plaisir à enchaîner rires et disputes à longueur de journée ?

Et abonnez-vous ici depuis votre smartphone pour découvrir les autres épisodes de Questions de Darons.

Premièrement, l’un des plus puissants besoins de l’être humain est celui d’appartenir à un groupe, gage (inconscient) de sa survie sur terre. Pour les enfants, ce groupe est celui de la famille, et la preuve qu’ils appartiennent bien à cette famille est l’attention qu’on leur porte. 

Un besoin souvent mis à mal à l’arrivée d’un frère ou d’une sœur, comme l’explique Elizabeth Crary, auteur du best-seller Arrête d’embêter ton frère, laisse ta sœur tranquille ! Ce moment est donc important dans la construction de la relation à venir. 

Alors ne lésinez pas sur les moyens : préparez l’aîné, témoignez-lui votre amour, continuez à lui consacrer du temps… Ne pas se focaliser uniquement sur le nouveau-né est un bon investissement sur l’avenir !

Deuxièmement, l’être humain a besoin de protéger ses biens et de délimiter son territoire. Encore une question de survie héritée du temps des cavernes. Décidément très casse-bonbon, l'homme de Cro-Magnon… « Touche pas à mon tracteur », « Sors de ma chambre », « Ne t’assois pas sur ma chaise », etc. 

Les disputes sur le thème « mon, ma, mes » sont variables à l’infini et une épreuve pour nos pauvres nerfs. C’est pourtant encore à nous de jouer, en leur expliquant le savant équilibre entre partage et respect. Fixer quelques règles comme « on demande avant d’emprunter », « on frappe avant d’entrer », « on arrête quand l’autre dit stop » peut aider à atténuer les conflits. Mais bon, ne vous attendez pas à des miracles non plus !

Troisièmement et là Cro-Magnon n’y est pour rien, les tensions dans les fratries surviennent souvent lors des situations à risque. Ennui, fatigue, trajets en voitures, repas… Observez votre descendance tel un naturaliste au milieu de la jungle et répertoriez les moments où les disputes éclatent. Cela pourrait s’avérer très utile pour en parler tous ensemble et trouver des stratagèmes à mettre en place.

Quatrièmement, et on s'arrêtera là pour aujourd’hui, leurs personnalités peuvent être incompatibles. Vous l’aurez remarqué, on ne choisit pas sa famille. Ni ses parents, ni ses frères et sœurs. Et si cela peut matcher, l’inverse est tout aussi possible. Et là, je sens que je ne vais pas vous faire plaisir : mais non, les frères et sœurs ne sont pas obligés de s’aimer. Les sentiments ne se commandent pas. Se respecter, oui ; s’aimer, non. Adieu l’image d’Épinal de la fratrie soudée.

En guise de consolation, dites-vous tout de même que rien n’est jamais figé et que, souvent, lorsque frères et sœurs n’habitent plus sous le même toit, on a droit, parfois, à d’agréables surprises.