« Mon fils s'est un jour roulé par terre de rire parce que j'ai acheté des CACAhuètes au marché et là je me suis dit que je n'allais pas m'en sortir...! » : parmi les nombreux témoignages de parents au bord de la dépression que j’ai glanés sur le Net, celui-ci m’a bien fait rire… Mais qu’est-ce qui peut bien se passer dans le cerveau de nos enfants pour qu’entre 3 et 6 ans (quand tout se passe bien), les mots « caca », « boudin » ou « prout » les mettent en transe ?
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POUR PASSER L’ÉTAPE DE LA PROPRETÉ
Pour les psychanalystes, il n’y a pas de hasard si le langage scatologique pointe le bout de son nez au moment où l’enfant apprend la propreté. Verbaliser les aiderait à passer cette étape délicate. Pas simple, en effet, d’accepter qu’une partie de soi disparaisse ainsi, avalée par ce grand trou qui fait un bruit d’enfer. En parler permet de conjurer les angoisses. Pas simple non plus d’apprendre à se retenir et à garder dans son corps cette chose que les adultes trouvent peu ragoûtante. En parler permet, symboliquement, de s’en libérer. Pas simple, enfin, de ne pouvoir y toucher. En parler permet de transgresser l’interdit.
POUR SE FAIRE REMARQUER
Et puis voir l’effet de ces litanies sur les adultes – pour certains, se marrer, et pour d’autres s’offusquer –, et sur ses petits camarades, incite à recommencer, encore et encore. Tout pour se faire remarquer !
La meilleure attitude pour limiter la casse ? Montrer un visage impassible quand votre enfant vous assènera pour la dixième fois de la journée un « caca prout » ou l’un de ses nombreux dérivés… Si ses tentatives n’ont aucun effet sur vous, il y a des chances pour qu’il se lasse avant que vous ne perdiez patience. Zen, restez zen.
BUBBLEmag
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